La mairie d'Avignon, que je remercie vivement, m'a communiqué la photocopie de l'acte de naissance de Marie PETITJEAN DE LA ROSIÈRE.
J’aborde divers sujets dans cet article.
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Que mon pauvre père me pardonne ! mais j'ai brûlé son "Chant de la Misère". Je n'aurais pas voulu qu'il risquât d'être lu un jour par nos enfants, le chant de haine et de désespoir que la petite Solange Dorvenne savait si bien dire naguère, et dont, jeune fille, elle ne comprit toute l'horreur qu'en le comparant à la morale évangélique. Mais, avant de le détruire, je le montrai à mon bien-aimé Jacques, qui reçoit la confidence de toutes mes pensées. Quand il eut fini de le lire, il me regarda avec son air de grand amour en disant :
La nouvelle de nos fiançailles coupa net les ailes aux calomnies. On connaissait trop bien Jacques Mairet et sa mère pour supposer un seul instant qu'ils eussent songé à ce mariage s'ils n'avaient été parfaitement sûrs de mon entière honorabilité. D'autre part, je ne sais comment, Dominique Lasalle s'était dévoilé. Ce fut à mon égard, de la part de ceux qui m'avaient suspectée, une réparation complète. Je ne gardai rancune à personne et continuai paisiblement mes classes. J'avais donné ma démission d'institutrice. Très peu de temps avant la fin de nos fiançailles, qui durèrent deux mois, je fus remplacée. Nous allâmes alors nous installer pour quelques jours chez les parents d'une de mes élèves, qui s'étaient toujours montrés fort bons pour moi. C'est là, de cette maison étrangère, que je devais sortir pour être unie à Jacques Mairet.
Durant le court trajet entre le village et la ferme, nous ne parlâmes pas. Mon cœur était serré par une émotion pénible, et l'incertitude m'agitait encore. En outre, la pensée de cet amour, dont j'étais l'objet, et que je ne pouvais pas rendre, me pénétrait d'une sorte de gêne.
En arrivant à Bar-les-Chaumes, Mr Mairet m'aida à descendre, me serra la main comme de coutume et s'éloigna pour rejoindre sa voiture qui l'attendait, tandis que je prenais la route du village. Nous ne voulions pas avoir l'air de nous cacher, comme des coupables. Mais ce nouvel ennui, joint à la pénible émotion qui l'avait précédé, me fut si sensible que je dus prendre le lit le lendemain avec une forte fièvre. Je restai deux jours couchée, toute brisée d'une lassitude plus morale que physique. Le troisième, je voulus me lever pour faire ma classe. Je trouvai mes élèves moins nombreuses. Je m'informai près de l'une d'elles avec surprise :
Avril arriva, avec de longs jours de pluie. Pâques tombait tardivement cette année-là. Alexine assista avec Mme Mairet aux offices de la Semaine-Sainte et en revint tout émue, plus fortifiée que jamais dans sa résolution. Je l'y encourageai, heureuse de voir le changement qui s'opérait en elle, la pauvre petite, veuve sans l'être, qui avait trouvé le divin Consolateur.